vendredi 26 août 2011

Arrivee en Armenie

Avant de quitter Borjomi, je me laisse tenter par une baignade dans la piscine thermale naturelle de la foret.






Puis, je pars en direction de Bakuriani, ou je serai tres chaleureusement accueillie par Mamouka et Madonna, chez les parents de celle-ci. Grace a sa soeur, Magda, parlant Anglais, la communication circule bien.
Ce village est etonnant: d’une part station de ski, avec ce que ca comporte d’hotels de luxe et de modernisme, et d’autre part, village qui evoque a mes yeux le far-west (bien qu’il s’agisse plutot dans ce cas d’un far-east).



(Mamouka chante et joue toujours pour endormir sa petite fille)





Les bergers descendent faire leurs courses a cheval, les vieux se deplacent en caleche, dans cette rue toute en longueur, bordee de maisons de bois, et traversee d’anachroniques conduites de gaz aeriennes jaunes (comme partout dans le pays, ainsi qu’en Armenie).
Les parents de Madonna, se mettent en 4 pour me faire gouter un maximum de specialites Georgiennes.


Et autant je ne me suis pas etendue sur la cuisine Turque, mon quotidien (3 fois par jour), se cantonnant la plupart du temps en: tomates, concombres, fromage, olives, pain, et parfois legumes farcis, kebab ou brochettes au restaurant ou lors de mechouis, autant je decouvre une cuisine originale en Georgie









Koubta; soupe coriandre et boulettes de viande, Khinkale (kh=jota esp); gros raviolis a manger imperativement avec les doigts en les tenant par la queue, sans renverser le jus qui est a l’interieur, et Rajapouris; pains au fromage.


Ainsi que patates sous toutes leurs formes, et legumes cuits toujours delicieusement parfumes de coriandre.
Le tout dans le desordre. Vous pouvez avoir des frites-saucisses ou puree-boulettes au petit dejeuner, et lait chaud avec tartines beurrees pour le diner.
Ou, surtout en Armenie, reine des bonbons en toutes occasions, un repas commencant par chocolats bonbons et gateaux, se continuant, alors que vous pensiez que c’etait un gouter, par oeufs, saucisses, concombres et tomates.
A des heures tres inattendues, et tout le monde ne mangeant pas forcement en meme temps.
Et a chaque invitation pour un café, que je troque pour un the, pain, fromage, beurre, tomates, miel, le tout produit maison.




La plus grande deception de mes hotes masculins, est que je ne boive pas d’alcool. Car le vin (dvino) coule a flots, productions personnelles egalement, et toute absorbtion de boisson alcoolisee est regie par le tres strict code des toasts.
Il faut attendre pour se servir et boire, l’occasion d’un toast, qui ne tarde jamais, le porter uniquement de la main droite, et dans la plus pure tradition, ils se trinquent dans une corne de bovin, en emmelant son bras a celui du voisin.
Il y a des toasts pour chaque chose, et c’est sans fin: aux femmes, aux enfants, aux meres, a l’amitie, au pays, au voyage, aux morts…
Voila pour le chapitre nourriture.



(decidement, il y a des contrefacons...)




(nous sommes alles aux champignons, mais j'ai surtout trouve des framboises!)




(le far-west je vous dis!)





Maintenant, place a l’infini. Ou plutot a l’infinite d’infinis , qui ont porte mes pas de Bakuriani a la frontiere Armenienne, pendant une semaine pratiquement sans bitume!







(dans cette baraque bleue, check-point. Col strategique a 2400m. Les militaires sont charmants et s'excusent de me faire perdre mon temps, mais c'est apparement toute une affaire d'enregistrer le passage d'une touriste Francaise a pied au milieu de la montagne. Quelques coups de fil plus tard, je suis libre de reprendre ma route. J'ai voulu leur tirer le portrait, mais j'ai cru comprendre que c'etait interdit...)








(soudain, des enfants sortent de sortes de yourtes en plastique, et des que je prends l'appareil, ils se ruent pour prendre la pose)







(je kidnapperais bien un ane pour porter mon sac! En plus ca ne se verrait pas, ils ont deja lance la construction du suivant...)












(le combustible de l'hiver prochain seche dans chaque cour de ferme)




Unique ville traversee, Akhalkalaki, ou Zoura le ferrailleur, ne pouvant me caser dans le container ou ils dorment déjà a 4, me trouvera une chambre dans un hotel qui ne s’annonce par aucun panneau, pour moins de 5 euros. Et encore, j’ai ete super snob sur ce coup la, et ai decline le dortoir des hommes pour 2euros…
Une fois installee, il m’interdit de ressortir, car la nuit tombe, et la ville est parait-il tres dangereuse. S’il me dit ca, c’est surtout parce qu’elle est pleuplee a 80 pour cents d’Armeniens, et que ce n’est pas le grand amour entre eux…


Et jusqu’a la frontiere, les villages que je traverserai seront meme 100 pour cent Armeniens, ne parlant pas un mot de Georgien.


Bien la peine d’avoir appris autant de mots, faut déjà tout changer!







Lorsque je ressors pourtant faire quelques courses, ca ne m’apparait pas tant dangereux que sinistre. Une misere triste semble regner.



(j'ai renonce a l'ecrit. J'ai assez a faire avec l'oral)



Des le matin, j’opte pour un detour pour Kumurdo, Vanis Kvavebi et Vardzia, que je ne regretterai pas. Emerveillement total.
Sur les cartes, les liaisons entre certains villages n’existent pas. Zoura m’a dit qu’il me faudrait revenir sur mes pas et prendre un car, mais je me fais le pari qu’une fois sur place je trouverai une solution.




(monastere de Kumurdo)




















Et en effet, lorsque je demande aux habitants, ils m’indiquent toujours une direction. Jusqu’au moment ou dans la direction indiquee, il n’y a plus rien. Une descente sans chemin dans un immense canyon. Un peu perilleux, et l’orage eclate non loin de la, mais j’avise une barraque de pierre a mi-chemin, que je devrais pouvoir atteindre avant la pluie.














Sur place, un veau dort devant la porte. Oups, ce gros animal n’est pas un veau, mais un chien. Je decampe avant qu’il ne se reveille et ne se rappelle ses devoirs de gardien du troupeau environnant.
Et après avoir erre quelques temps dans le labyrinthe des ruisseaux et ravins, je decouvre soudainement la cite creusee dans le roc.
Je crois tout d’abord qu’il s’agit de Vardzia, que j’attendais sur l’autre rive.



Mais en fait, cette ancienne cite troglodythe, n'est que tres peu visitee, car peu accessible.











( chouette vue depuis leurs chambres)



Vardzia, quelques kilometres plus loin, ensoleillee et amenagee, recueille les faveurs du public.



Et c'est aux pieds de celle-ci que je trouverai Le grand (mode ex Urss) petit hotel a 18 euros en demi-pension, ou je passerai une tres agreable soiree, en compagnie de Justine, Francaise installee en Belgique, et Martin, Allemand ayant fait ses etudes en France.



Et pour une fois, grace a Justine qui me passe son guide sur l'Armenie, je vais aborder un pays avec quelques informations!



















Le lendemain, je remonte sur le plateau, et pour quelques jours encore, entre tente loin de tout lorsque j'ai besoin de solitude, et invitations, je deambulerai dans ces montagnes.



Ici, contrairement au nord du pays, il suffit de se fixer un cap, et lorsque le chemin ne s'y rend pas, je peux rejoindre le village convoite en coupant a travers les montagnes.



Visibilite excellente, pas d'obstacles infranchissables, le bonheur total. D'infinis en infinis decouverts apres chaque sommet, j'ai vraiment la sensation que ca ne va jamais s'arreter, et que quelques enjambees et annees plus tard, dans ces conditions, j'aurais fait le tour de la planete.


Je me dis que c'est exactement pour ce genres de choses que je suis la, et que j'ai entrepris ce voyage sur ce mode.



(j'ai meme trouve le terrier de Bilbo le hobbit!)



(Une petite pause the)







(meme "le fil qui chante", me fait penser aux westerns)



J'ai toujours de droles de references dans la tete.


Lucky Luke pour le far-west, "Regarde bien petit" de Brel lorsque j'aborde une maison isolee, une chanson de Dick Annegarn aux abords des chateaux, et je n'arrete pas de me raconter des trucs rigolos que je n'ai jamais le temps de retranscrire.


C'est fou le nombre de chsoes qui peuvent revenir en tete. Films, chansons, livres...


Et moi qui suis une droguee de la lecture, je m'en passe totalement, ma memoire jouant a la roulette.



Dans la serie "Martine", voici "Martine a la ferme" d'Anjela.



(apres la photo vivante, la photo "officielle". J'ai meme du me coiffer pour l'occasion.)



(distributeur de graines de tournesol)



(Van ghog aurait-il ete inspire?)



(la fille d'Anjela , qui est dans une chorale, et me chantera des chansons d'une voix pleine et douce)



(directement trait dans ma tasse! Hummmmm!)











( "Martine nourrit le veau")



Helas, les chemins finissent toujours par devenir des routes, ce qui me menera jusqu'a la frontiere, ou les douaniers des deux cotes, que ca fait bien rigoler de me voir passer a pieds avec mon gros sac, feront tout pour me rendre ce passage rapide et simple.




Et des mon arrivee a Bavra, village frontiere, ne pouvant pas aller plus loin car il est tard et que j'ai plus de trente kilometres dans les pattes, je demande si je peux planter ma tente pres d'une maison, a l'abri du vent glacial. Toujours 2000m d'altitude, et un debut d'automne precoce.




Coup de telephone, ami parlant quelques mots de Francais qui arrive, et me voila chez Iskos et sa femme, dont la fille, Alice, 16 ans, parle assez bien Anglais et est curieuse de tout. Nous ne voyons pas passer le temps.



Me voici a Gyumri, invitee par Hasmik (Yasmine), chez sa maman, qui tient seule une petite ferme.


Ses filles sont, l'une championne nationale d'altherophilie, et l'autre, danseuse.


Je leur ai demande en ville ou je pouvais trouver un hotel, et nous voila parties, dans le bus numero 10, ci-dessus, pour la peripherie, a travers cites delabrees et nids de poules geants.



Ayant peu de mots en commun, Hasmik et moi communiquons a travers la danse.


Echangeant pas de classique, jazz, claquettes, j'apprendrai aussi le Cadjari, danse nationale, et le Doui-doui, de Gyumri.


Mais tenant a mes orteils, je prefere ne pas tenter les pointes sans chaussons, pratiquees par les danseuses Armeniennes.







(interieur du bus numero 10)



(marche de Gyumri. Pour le telephone et l'electricite, ne perdez pas le fil!)




(fromages locaux)




Je pense maintenant me diriger vers l'est qui est parait-il tres joli, et le lac Sevan, sorte de mer interieure, avant de rejoindre Yerevan.


Ensuite, un couple Anglo-Taiwanais rencontre a Borjomi m'a parle du Janapar, trek de 200km dans le haut Karaback.


Region arrachee de haute lutte a l'Azerbaidjan. Mais le detour est enorme, la securite a confirmer, je deciderai plus tard.






Si jamais je n'ai pas l'occasion de publier un nouvel article d'ici la sortie d'Armenie, je ne sais quand ni comment sera le prochain.


Car les blogs sont interdits en Iran. Arriverai-je a envoyer ce qu'il faut a Celio pour qu'il envoie texte et photos en vrac? Suspense.

Donc a bientot peut-etre, ou un peu plus tard...




En attendant bienvenue aux lecteurs de Chrys et Pastelle, que je remercie, et comme toujours, n'oubliez pas de cliquer sur les photos pour avoir une vraie idee du truc...


Quant aux fautes d'orthographe, desolee, mais je passe tant de temps sur le blog lorsque les conditions s'y pretent, que la relecture n'est pas toujours possible...